« Un confinement de plus de 10 jours peut causer des syndromes de stress post-traumatique. » C’est pas nous, c’est France Culture qui le dit, dans un article publié le 23 mars 2020. Avis partagé par de nombreux psy.
Plus que le nombre de jours, c’est surtout le changement brutal de notre quotidien, et le sentiment de précarité et d’insécurité que cela induit. Car cette épidémie vient bouleverser ce que nous pensions avoir acquis : liberté, confort, sécurité, disposition des biens, etc.
Si aujourd’hui l’urgence se situe du côté des malades et des soignants (<3 sur eux), il serait dangereux de sous-estimer l’impact psychologique de cette crise sur le reste de la population : stress, anxiété, insomnies, dépression, voir suicide.
Entre les informations anxiogènes qui tournent en continu, le manque d’activités et de lien social, la peur d’être contaminé ou de contaminer les autres, la peur de manquer de produits de première nécessité, cette crise révèle ou exacerbe des angoisses profondes.
Sans parler de toutes les personnes rendues encore plus vulnérables, telles que les personnes âges et handicapées, les malades chroniques, les personnes immunodéprimées, les précaires, les travailleur.ses du sexe, les SDF, les femmes battues, les personnes droguées, avec antécédents psy, etc.
Des recherches effectuées durant l’épidémie de SRAS révèlent qu’à l’issue de la période de confinement, 31 % des personnes présentaient des symptômes de dépression et 29 % des signes de stress post-traumatique. (Source : SciencePost).
Par ailleurs, beaucoup d’experts alertent sur le fait que l’impact sur la santé mentale peut perdurer des mois, voir des années après la fin du confinement. Même si vous pensez « tenir le coup », ne sous-estimez surtout pas l’impact de cette crise sur vous et vos proches.
Alors, comment fait-on pour diminuer son niveau de stress ? Déjà, on évite l’isolement complet. On communique avec nos proches par téléphone ou visioconférence (sur whatsapp, messenger, zoom ou jitsi), et on prend des nouvelles des voisins depuis son balcon.
Même si notre cerveau semble tourner en boucle sur le coronavirus, on essaie de diversifier ses activités au max, et si besoin, on s’éloigne des chaines en continu ou des réseaux pour souffler un peu. Suivre l’évolution journalière du nombre de morts ou personnes contaminées n’aide pas à restez zen.
On essaie de faire des activités qui nous font du BIEN, qu’on aime et qui nous font penser à autre chose : yoga, coloriage, jeux vidéos, mots croisés… Surtout, ne culpabilisez pas en pensant que c’est une perte de temps. Se faire plaisir est toujours très utile, et encore plus en ce moment.
Mais surtout, si l’angoisse devient difficilement gérable, n’attendez pas pour consulter. Certains psy se sont adaptés en proposant des télé-consultations ou visio-consultations à leurs patients. D’autres proposent ces services depuis longtemps comme notre amie Charlotte Puiseux.
Sur le web, le site doctopsy.com propose un service de consultation en ligne dédié à la psychologie, la psychiatrie et l’addictologie. D’après le site, les consultations sont prises en charge par la sécurité sociale et les mutuelles selon le praticien.
En Normandie, l’association Terra Psy a créé une plateforme d’écoute téléphonique gratuite ouverte du lundi au vendredi. On espère que l’initiative devienne rapidement nationale…
De son côté, le collectif de psy noirEs propose une permanence solidaire gratuite d’écoute pour les personnes les plus isolées et précarisées, dans des situations d’angoisses réactivées par le contexte actuel. Vous pouvez prendre contact en écrivant à psy.noires@gmail.com.
24h sur 24, l’association SOS Amitié reste à l’écoute au 09 72 39 40 50 ou par chat. Les échanges sont anonymes et confidentiels. Vous pouvez aussi joindre l’association Suicide Écoute au 01 45 39 40 00.
En cas de détresse grave, contactez directement les urgences psy les plus proches.
n’oubliez pas de prendre soin de vous, et restez à l’écoute d’éventuels signes de détresse chez vos proches.