[Cet article fait partie du projet « 31 bonnes résolutions anti-validistes » dévoilé en janvier 2020]
Saviez-vous que l’acteur Peter Dinklage a hésité avant d’accepter son légendaire rôle de Tyrion Lannister dans Game Of Thrones ? Atteint d’achondroplasie, il n’a jamais toléré qu’on le relègue à des rôles archi stéréotypés de nain à barbe, gnome ou leprechaun. Un bel exemple du manque de représentation des personnes handicapées dans le milieu audiovisuel, mais aussi dans le monde des arts en général.
Pourtant, cette représentation est essentielle pour les concerné.e.s. Car ce que nous voyons dans les séries, films, clips, œuvres littéraires, graphiques, photos… façonne la vision que nous avons du monde. Les personnes handicapées constituent 20% de la population, or elles sont terriblement sous-représentées. Nous existons, nous faisons partie du monde, nous devons aussi faire partie des œuvres.
On commence à voir quelques séries aborder le handicap, sans misérabilisme ni voyeurisme : Speechless, une famille fantasque à la Malcolm, dont l’un des fils est en fauteuil roulant, la web-série française « Simone et moi, une amitié mécanique », ou encore Special sur Netflix. Mais surtout, sortez-nous des rôles de personnes handicapées ! Pas besoin de parler de handicap pour nous faire apparaître, parlez plutôt de nous. Montrez-nous comme des passants, amants, parents, patrons ou punks à chiens. Nous sommes tellement plus que nos seuls handicaps !
On aimerait tellement se voir plus souvent comme simples figurant·e·s. Comme un élément banal, anecdotique. La belle-sœur du héros est handicapée ? Oui et alors, on ne va pas en faire tout un fromage. Dessinateurs, professionnels comme amateurs : quelle part de vos personnages présentent une diversité physique notable ? Savez-vous dessiner une personne amputée, de petite taille, en fauteuil roulant, ou même simplement grosse ? Photographes, travaillez-vous souvent à capturer les lignes poétiques et peu communes d’un corps handicapé ? Écrivains, combien de vos romans ou nouvelles impliquent des personnages handicapés, quel que soit le handicap ? Concepteurs de jeux vidéos, avez-vous pensé au potentiel narratif d’un personnage handicapé ?
Cette représentation de nos individualités compte énormément, et nous manque cruellement. Créez et diffusez, voilà un moyen concret de nous aider !
Quelques ressources pour aller plus loin :
- Interview sur la websérie «Simone et moi, une amitié mécanique»
- Article : « Malgré le handicap, j’ai un nouveau message pour vous amis journalistes » sur le blog d’Elisa Rojas
- Article : La mise en images du corps handicapé dans l’art contemporain
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