[Cet article fait partie du projet « 31 bonnes résolutions anti-validistes » dévoilé en janvier 2020]

Beaucoup d’enfants ne veulent pas aller à l’école. Mais à chaque rentrée scolaire, des milliers d’enfants handicapés eux, n’y ont pas accès du tout, faute de « solutions adaptées ». Officiellement, on estime qu’ils sont environ 3500 laissés sur le bord de la route. Mais d’après un rapport de 2015 du Conseil de l’Europe, ils seraient plutôt 20 000.

Hé oui, ils sont nombreux à la télévision pour le grand week-end du Téléthon, par contre, dans les écoles, bon courage pour les trouver ! Pourtant, la scolarisation des enfants handicapés en milieu ordinaire n’est en aucun cas une faveur ou une utopie. Plus qu’un droit, c’est un devoir légal.

Selon la loi du 11 février 2005, les parents ont l’obligation d’assurer l’instruction à leur enfant de 3 à 16 ans, et l’Etat est dans l’obligation d’accueillir tout enfant dès cet âge dans une école maternelle ou une classe enfantine, dès lors que la famille en fait la demande. En dépit de ce droit fondamental sans cesse réaffirmé par la législation, comme en 2019 avec la loi pour une école de la confiance, l’accès à l’éducation reste une véritable bataille pour les familles concernées.

Elles se heurtent à des difficultés d’accessibilité et à un manque criant d’aides techniques, mais plus encore, à une insuffisance d’accompagnement humain. Or, l’Etat a le devoir de fournir tous les moyens et aménagements nécessaires pour faire respecter ce droit. Si depuis la loi d’orientation du 11 février 2005, le nombre d’élèves handicapés scolarisés en milieu ordinaire n’a cessé d’augmenter, nous regrettons que la part de l’institutionnalisation des enfants dans des centres spécialisés, elle, n’ait pas baissé.

Pour pouvoir accueillir ces enfants, il faut absolument développer les accompagnements individualisés en valorisant les postes d’AESH (anciens AVS, auxiliaires de vie scolaire) un métier essentiel, mais terriblement précaire et peu considéré. Il existe aussi une ambivalence de la part des parents d’élèves au sujet de l’arrivée d’un·e camarade handicapé·e. Selon une enquête de l’APAJH, la majorité de ces personnes reconnaît l’importance de la scolarisation, mais 30% craignent un ralentissement de la dynamique de classe. Parfois, cela va se traduire assez violemment, par une entrave à l’inclusion de ces enfants perçus comme différents, voire inadaptés à une scolarité en milieu ordinaire.

Alors on fait un peu moins d’humour là, parce que ça nous touche beaucoup. On fait le rêve (pas si fou que ça) que l’école publique devienne réellement inclusive, et vite, avec le soutien et les moyens de tous les acteurs de la chaîne.

 

Quelques sources pour aller plus loin :

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Voir le thread sur Twitter : J’arrête le validisme : Bonne résolution n°12 !