Thread – L’accueil des femmes handicapées victimes de violence
Thread original : Lien – Posté dans le cadre de la journée du 23 novembre 2019, journée de manifestation contre les violences faites aux femmes #NousToutes
Nous le savons, les femmes handicapées ont des risques accrus de subir des violences sexistes et sexuelles. Dans ce genre de situation, que faire ? Qui contacter ? Qui saura accueillir la lourdeur du trauma tout en prenant en compte nos handicaps ?
Si vous n’êtes pas dans une situation d’urgence immédiate, avant tout parlez-en. Il existe des solutions, ne restez pas isolée. Ce premier pas est évidemment difficile mais il est salvateur. Nous vous croyons, et nous vous en savons capables
Première ligne d’écoute, évidente, le 3919. Numéro de référence pour les femmes victimes de violences, l’appel est gratuit, anonyme, et invisible sur votre facture. Des professionnelles formées aux violences vous écoutent, vous informent et vous orientent. solidaritefemmes.org/appeler-le-3919
Autre interlocuteur possible : le 3977 se présente comme un numéro vert pour la maltraitance des personnes âgées et des personnes handicapées. Probablement un réseau capable de proposer des conseils au plus proche de nos empêchements.
Problème ? Ils ne sont pas particulièrement au fait des violences faites aux femmes, et en réalité, beaucoup plus tournés vers les personnes âgées. À notre connaissance… toujours rien en LSF. [gif femme blasée]
Croisant enfin les 2 problématiques nous devons à l’association « Femmes pour le dire, femmes pour agir » @FDFA_Contact le 01 40 47 06 06, une ligne « Écoute violences femmes handicapées » proposant une écoute adaptée à toute forme de handicap ou neuro-atypie fdfa.fr/ecoute-violenc
Et pour les femmes sourdes ? On a enfin une solution grâce à FSCS (Femmes Sourdes Citoyennes Solidaires) @FSCS44020024et la Maison des femmes de Paris @MdFParis qui proposent une permanence juridique et sociale en LSF.
Possibilité aussi via Skype : https://mdfparis.wordpress.com/permanences/
En cas d’urgence immédiate maintenant : Évidemment Le Samu (15) ou la police (17) Ahem. On ne vous apprendra pas les réserves (et la colère) que l’on peut avoir sur l'(in)efficacité de la police à gérer les violences faites à toutes femmes. [Gif femme renfrognée en colère]
Mais venez donc avec une difficulté d’élocution, handicap psychique, cognitif, neuro-atypie, ou des antécédents psychiatriques et vous pouvez faire une croix sur toute crédibilité. C’est pas pour la blague, mais on vous souhaite de ne pas être en plus racisé, trans ou TDS…
Et si vous devez vous rendre sur place pour porter plainte… Et bien bonne chance. Les commissariats sont encore loin d’être des modèles d’accessibilité PMR, quant aux interprètes qu’ils devraient mettre à disposition des victimes…
C’est souvent aux personnes sourdes de venir avec un interprète (à faire financer par la MDPH), mais là encore, rien n’est gagné, souvent la présence de ce tiers indispensable est simplement REFUSÉE. Méconnaissance, flemme, validisme, ACAB ? (Ne rayez pas les mentions inutiles)
Un autre aspect maintenant : et si vous êtes en danger chez vous, et devez trouver un hébergement d’urgence ? Le 115 est l’interlocuteur premier. Mais peu au fait du handicap, DES handicaps, il peinera à vous trouver des solutions adaptées… federationsolidarite.org/images/stories
D’ailleurs existent-elles, au fait ? Nos quelques recherches n’ont rien donné. Aucun foyer d’accueil de victimes de violences ne semble avoir prévu l’accueil de femmes handicapées. Au mieux on aurait un PROJET de foyer inclusif sur Nantes…
Alors dans les faits quand on est à la rue, il se passe quoi ? Et bien on nous envoie à l’hôpital, ou dans dans un centre de rééducation, bref, des lieux inutilement médicalisés et totalement inaptess à appréhender les situations post-violences.