Article publié sur le site des Volontaires des Nations Unies le 6 mars 2024, rédigé par Vibhu Sharma, volontaire des Nations Unies, spécialiste de la communication pour l’inclusion du handicap. Texte original en anglais.
Traduit au féminin générique par Clémentine Choubrac pour les Dévalideuses.
Chaque année, la Journée internationale des droits des femmes permet de reconnaître et d’honorer les droits et les réussites des femmes, tout en soulignant que la société ne peut progresser sans mettre en œuvre l’égalité entre les sexes. À juste titre, le thème de cette année est « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme ».
Si l’ODD 5[1]Objectif de Développement Durable des Nations Unies numéro 5 : parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles. pour l’égalité entre les sexes et la Journée internationale des droits des femmes incarnent l’esprit de cet objectif, ils ne se concentrent pas explicitement sur les femmes en situation de handicap, mais plutôt sur le renforcement systématique du pouvoir d’action de toutes les femmes, sans en laisser pour compte.
Comme s’assurer que toutes les femmes sans exception puissent bénéficier d’un pouvoir d’action renforcé ?
Il est d’abord important d’avoir une vue d’ensemble.
On compte 1,5 milliard de personnes handicapées dans le monde, ce qui représente 15 % de la population mondiale. Parmi elles, 20 % sont des femmes, ce qui signifie qu’une femme sur cinq est en situation de handicap.
Les filles et femmes handicapées sont souvent ignorées, tout comme les situations hors normes dans lesquelles elles se trouvent. Non seulement rencontrent-elles les mêmes obstacles que les femmes valides, mais elles se heurtent à des obstacles supplémentaires.
« Deux fois plus de femmes handicapées que de femmes valides se sentent discriminées, et les femmes handicapées sont dix fois plus susceptibles d’être victimes de violence qu’une femme, voire un homme, valide. »
Les femmes handicapées sont sept fois plus susceptibles de ne pas accéder à des soins de santé en raison d’obstacles physiques, financiers, ou bien liés à l’information et à la communication, ou encore à l’attitude du personnel. Elles sont moins susceptibles que les femmes valides d’occuper un logement pourvu d’un point sécurisé d’eau potable, d’une douche ou d’une baignoire. Si elles existent, ces infrastructures ne sont pas accessibles aux personnes en situation de handicap, ce qui représente un risque pour les femmes handicapées.
Si des infrastructures inaccessibles impliquent pour les filles et femmes handicapées d’être plus susceptibles de manquer l’école et des activités sociales, ces dernières sont non seulement moins susceptibles d’occuper un poste décisionnel au sein d’organisations de personnes handicapées, mais sont également moins susceptibles d’avoir accès à toute forme d’emploi.
Par conséquent, les femmes handicapées sont plus susceptibles d’exercer un travail non rémunéré.
Tous ces facteurs combinés freinent la réalisation d’autres ODD, tels que l’accès à la santé (ODD 3) ; l’accès à l’eau salubre et à l’assainissement (ODD 6) ; l’accès à une éducation de qualité (ODD 4) ; et l’accès à des emplois décents (ODD 8), ce qui génère pauvreté (ODD 1) et faim (ODD 2).
En somme, l’ODD 5 est transversal. C’est pourquoi il est essentiel de remédier aux obstacles multi-focaux rencontrés par les femmes handicapées, en adoptant une approche globale intégrant des stratégies axées sur l’égalité entre les sexes et l’inclusion du handicap. Le croisementdu genre et du handicap affecte de manière disproportionnée les filles et femmes handicapées, qui se trouvent constamment au point de rencontre de formes multiples de discrimination et de marginalisation. Au moyen d’efforts concentrés visant à démanteler les formes croisées de discrimination et à favoriser les politiques et les pratiques d’inclusion, nous pouvons garantir qu’aucune fille ou femme ne soit laissée pour compte lors de la réalisation de l’ODD 5.
Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons investir de manière appropriée et pertinente en faveur des femmes, afin de renforcer leur pouvoir d’action et d’accélérer le rythme du progrès.
Vibhu Sharma, volontaire des Nations Unies, spécialiste de la communication pour l’inclusion du handicap, anime une session intitulée « Communiquer avec les personnes handicapées » dans le cadre de l’Atelier de communications mondiales au siège du programme VNU à Bonn en septembre. Crédit photo UNV 2023.
References
↑1 | Objectif de Développement Durable des Nations Unies numéro 5 : parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles. |
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